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L’emballeur marocain GPC Carton, filiale du conglomérat Ynna Holding, s’apprête à franchir une étape décisive en engageant une introduction en Bourse à Casablanca. Le projet, en préparation avancée, reste toutefois conditionné au feu vert de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Dans un secteur en pleine expansion, cette opération mêle ambition industrielle, financement innovant et exigences de gouvernance.
Le groupe a déjà donné un signal fort en recourant, en juillet 2025, à une opération de titrisation « verte » de 250 millions de dirhams (près de 23,5 millions d’euros). Réalisée à travers le fonds FT Novus Green Pack et adossée aux créances commerciales de la société, cette émission a obtenu le visa de l’AMMC le 17 juillet, confirmant l’attrait croissant des investisseurs pour des instruments alignés sur les standards ESG. GPC se positionne ainsi dans une dynamique où la transition environnementale devient un argument financier autant qu’industriel.
Parallèlement, Ynna Holding a engagé plus de 800 millions de dirhams (environ 75 millions d’euros) pour renforcer les capacités de GPC. À Kénitra, 300 millions de dirhams ont été mobilisés dans une nouvelle unité de recyclage papier-carton, afin de sécuriser l’approvisionnement local et réduire la dépendance aux importations.
À Meknès, un projet d’environ 180 millions de dirhams est à l’étude pour développer une nouvelle unité d’emballage, avec un accent sur le carton ondulé et les papiers transformés. Cette stratégie vise à élargir l’offre et à répondre à la montée en gamme de la demande nationale et exportatrice.
L’écosystème de l’emballage papier et carton au Maroc a généré près de 7 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2023, soit environ 660 millions d’euros. La production a doublé en quinze ans, portée par la croissance du secteur agroalimentaire et par l’essor des exportations.
En 2024, le Maroc s’est hissé au rang de premier exportateur de la région MENA pour les papiers et cartons ondulés, confirmant la place du pays comme fournisseur régional de référence.
Le succès de l’opération boursière dépendra du calendrier et des modalités qui seront détaillés dans la note d’information soumise à l’AMMC : taille de l’augmentation de capital, fourchette de prix, calendrier de souscription.
La Bourse de Casablanca connaît un regain d’activité primaire en 2025, avec notamment l’introduction de Vicenne (près de 500 millions de dirhams levés). Mais la sélectivité demeure forte : les investisseurs attendent des fondamentaux solides et une gouvernance claire, en particulier dans un contexte où les critères ESG prennent une importance croissante.
L’entrée en Bourse de GPC Carton, si elle se concrétise, viendrait confirmer la réouverture du marché marocain des IPO après plusieurs années d’attentisme. Elle symboliserait aussi l’émergence d’un acteur national capable de transformer la filière de l’emballage en levier de souveraineté industrielle et environnementale.
