Revolut prépare son entrée au Maroc. Après avoir désigné un responsable des opérations pour orchestrer son implantation dans le secteur bancaire du pays, la néobanque britannique aurait déposé une demande d'approbation réglementaire auprès de Bank Al-Maghrib.
Après l'Afrique du Sud, le géant de la fintech semble intéressé par le marché marocain. En Europe, il a redéfini les standards : ouverture de compte en quelques minutes, paiements à l'étranger sans frais, carte multi-devises, investissement en crypto et actions, outils de gestion budgétaire, support client en ligne 24/7.
Là où les banques classiques digitalisent leurs procédures, les néobanques digitalisent l'expérience dans son entièreté. Il faut d'ailleurs expliquer que, contrairement aux banques traditionnelles, les néobanques sont des acteurs nativement numériques, sans agences physiques, conçues autour du smartphone, avec des services en temps réel et une approche centrée sur l'utilisateur. Leur force : une infrastructure technologique légère, une agilité dans l'innovation et une interface pensée pour la génération connectée.
«Ils ont déjà lancé le processus de recrutement d'un DG. Donc ce n'est pas une rumeur. Si cela est fait, voici les impacts qu'ils pourraient avoir sur le secteur bancaire et fintech : Revolut pourrait bousculer les banques avec ses services 100 % digitaux, sans frais de tenue de compte, change à taux réel, et expérience mobile fluide », nous confiait précédemment Adnane Messaoud, expert en fintech.
Selon notre interlocuteur, «les jeunes urbains et freelancers risquent de basculer, poussant les banques à accélérer leur digitalisation. Revolut serait une menace sérieuse pour les EDP existants, surtout sur les segments à valeur (transferts internationaux, paiements en ligne). Elle capterait une clientèle plus aisée et connectée ».
Des sources proches du dossier assurent que Revolut aurait entrepris toutes les démarches nécessaires, y compris la soumission d'une demande d'approbation réglementaire à Bank Al-Maghrib, afin de sécuriser son entrée au Maroc et de lancer ses activités.
Dans l'attente du feu vert de la banque centrale, le géant de la fintech, qui revendique une base d'utilisateurs mondiale de près de 60 millions, continue de recruter pour soutenir ses opérations dans le royaume.
Une valorisation à 41 milliards d'euros
Rappelons qu'en juillet dernier, Revolut a nommé Amine Berrada, ancien directeur des opérations pour Uber en Europe du Sud et de l'Est, comme premier cadre pour diriger ses opérations au Maroc. Il est chargé de piloter la stratégie et la croissance de Revolut dans le pays. «Je suis ravi de contribuer au lancement et au développement de sa présence au Maroc (…) en aidant à apporter des services financiers de pointe à des millions de Marocains», a-t-il déclaré sur LinkedIn.
Dans une communication financière, la néobanque britannique a révélé avoir atteint une valorisation de 41 milliards d'euros. Pour rappel, en 2023, le chiffre d'affaires de Revolut a quasiment doublé pour s'établir à 1,8 milliard de livres (2,1 milliards d'euros environ).
Mais, ce sont surtout les bénéfices engrangés qui ont explosé. Alors que la néobanque en avait récolté 7 millions de livres (8,2 millions d'euros) en 2022, ils ont bondi à 344 millions de livres (403 millions d'euros) sur l'exercice suivant.