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Des stages à l’étranger pour monter en compétences

4 déc. 2019 L'Economiste

Près d’un étudiant sur deux en Europe réalise un stage à l’étranger durant son cursus. Une proportion encore loin d’être atteinte au Maroc. C’est pour contribuer à changer la donne et démocratiser cette pratique sous nos cieux que l’association Homere Maroc, en partenariat avec la CGEM, vient de lancer un programme d’accompagnement et d’envoi de stagiaires en France.

Un projet pilote financé par l’Union européenne et qui permettra aux bénéficiaires de monter en compétences tout en améliorant leurs chances d’occuper un poste de qualité une fois de retour au pays.

Ce programme ambitieux, dont la première phase prendra fin en novembre prochain, offrira à pas moins de 150 étudiants de niveau Master 2 du Royaume la possibilité d’effectuer leur stage de fin d’année au sein d’une entreprise française. Concrètement, les participants seront accompagnés dans l’ensemble de leurs démarches administratives, incluant procédures d’obtention de visa et entretien avec les structures d’accueil. Mais pas uniquement.

«Nous prévoyons de préparer les étudiants choisis à leur expatriation en prenant entièrement en charge leurs frais d’assurance et de visa», précise le président de Homere Maroc Fattehallah Ghadi. Les bénéficiaires seront également soutenus financièrement durant leur installation en France. Un appui qui inclura le paiement du billet d’avion et de l’installation. Enfin, ils seront accueillis sur place par un référent local. Objectif: familiariser les jeunes stagiaires à la culture du pays et faciliter leur intégration.

Pour y prendre part, les intéressés peuvent d’ores et déjà envoyer leurs demandes. «Une étape essentielle qui nécessite néanmoins que leur établissement soit soumis au programme Homere», confie le président. Les dossiers des candidats seront ensuite soumis à plusieurs critères d’excellence. «Le stage demandé par l’étudiant doit être associé à une mission qui soit à la fois claire et précise», souligne Ghadi.

Le postulant doit également présenter une réelle maîtrise du français et de l’anglais. «Le stagiaire sera très probablement amené à traiter avec des collaborateurs anglophones durant son expérience», explique le responsable associatif. Une fois les 150 jeunes sélectionnés, il incombera ensuite aux entreprises de choisir les profils correspondant le plus à leurs besoins.

Un programme auquel ont déjà pris part près d’une trentaine d’entreprises, parmi lesquelles Orange, Atos, Capgemini ou encore Cosumar. «Des organismes dont la totalité possèdent leur propre antenne au Maroc. Une condition sine qua non!», tient à préciser le président de la commission Talent Formation et Employabilité CGEM Hamid El Otmani.

Une expérience professionnelle à l’étranger qui devrait permettre à ces jeunes bénéficiaires d’acquérir des soft skills particulièrement utiles pour décrocher par la suite leur premier poste au Maroc. Parmi ces dernières, notamment, la collaboration, l’entraide, la rigueur ou encore l’autonomie.

«Aujourd’hui, une tête bien remplie n’assure plus automatiquement l’accès à l’emploi. Il est nécessaire que le lauréat se forge une réelle expérience de terrain qui puisse enrichir sensiblement sa formation», insiste le membre de la commission Talent Formation et Employabilité CGEM Abdelhak Mouttawakil.

A cette «valeur ajoutée» capitale s’ajoute également un autre gain essentiel: la familiarisation avec la culture de l’entreprise accueillante. «Un stagiaire ayant passé près de six mois dans la maison mère européenne de l’entreprise marocaine auprès de laquelle il souhaite postuler augmentera ses chances d’être pris», explique avec insistance El Otmani.

Autre point fort et non des moindres, la découverte d’un pays étranger favorable à l’ouverture d’esprit du candidat. «Un regard sur l’extérieur particulièrement recherché par les entreprises», souligne dans ce sens le directeur de GEC Marrakech Hassan Fnine. 

L’association Homere Maroc est l’opérateur marocain du programme Homere (High Opportunity for Mediterranean Executive Recruitments). Un projet sociétal euroméditerranéen financièrement soutenu par l’Union européenne qui permet aux étudiants du Sud de la Méditerranée  d’effectuer un stage de fin d’études à l’international. En plus du Maroc, deux autres pays – la Tunisie et l’Egypte - sont également impliqués à son programme pilote.

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