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Coronavirus - Crédit: Les demandes de report d’échéances affluent

27 mars 2020 L'Economiste

La production de crédit s’est comportée plutôt normalement sur les deux premiers mois de l’année, relèvent plusieurs banquiers. En revanche, c’est une toute autre affaire depuis l’apparition du premier cas de coronavirus et les mesures prises par le gouvernement pour endiguer sa propagation. «Il y a un léger fléchissement depuis début mars», constatent-ils.

La demande serait sévèrement touchée dans les prochains mois. Cela dépendra de la durée du confinement et de l’évolution de la situation sanitaire. En tout cas, l’appréciation des ménages va radicalement changer. Dans de nombreux cas, les projets d’achats de biens durables comme un véhicule ou d’investissement immobilier sont d’ores et déjà reportés, voire annulés, en raison des incertitudes sur l’ampleur et la durée de la crise.

Aujourd’hui, d’autres types de demandes émergent en particulier les reports des échéances de crédit. «Ces demandes affluent aussi bien de la part des entreprises, des professionnels que des particuliers», note un banquier.

La concertation entre le gouvernement, Bank Al-Maghrib et le GPBM va aboutir dans les prochaines heures à une offre globale pour aider les entreprises, les professionnels et les particuliers à surmonter la crise. Ce qui est à peu près sûr, c’est que le coronavirus va entraîner une baisse des taux d’intérêt. Bank Al-Maghrib a réduit son taux directeur la semaine dernière et compte sur les banques pour répercuter immédiatement la baisse.

«Nous assurons un suivi très rapproché de la situation et examinons avec les banques les mesures appropriées qui sont nécessaires au fur et à mesure de l’évolution des paramètres et des besoins», fait savoir le gouverneur de la Banque centrale (L’Economiste N°5725 du 24 mars). Il faut aussi espérer que les taux des bons du Trésor qui servent de référence au calcul des taux débiteurs ne prennent pas l’ascenseur.

Jusqu’ici, il y a un élan de solidarité exceptionnel qui a permis  de mobiliser près de 30 milliards de DH. Mais les dépenses liées au choc économique induit par le coronavirus pourraient être bien plus lourdes et le gouvernement devra les financer notamment sur les marchés. L’importance de la demande pourrait renchérir le coût des emprunts du Trésor à moins que les investisseurs ne se montrent conciliants en raison du contexte.

Tout l’intérêt du gouvernement et de la Banque centrale est de s’assurer que les liquidités seront disponibles pour les entreprises et les ménages afin de maintenir un certain niveau d’activité. Il est moins difficile de redémarrer une économie au ralenti qu’une économie à l’arrêt. Reste à savoir si l’ensemble du dispositif de soutien aura l’effet escompté.

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