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La reprise de la demande intérieure pourrait faire rebondir l'économie marocaine en 20214

14 juil. 2020 Libération

Le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de rendre public le Budget économique exploratoire 2021. Un important document « élaboré dans un contexte inédit marqué par une crise sanitaire qui s’est propagée dans le monde entier et dont les conséquences seraient plus lourdes que celles de la crise financière », a relevé l’institution publique. Au niveau national, il en ressort que le Maroc devrait enregistrer une croissance de 4,4% en 2021 contre une décroissance en volume de 5,8% en 2020 au lieu d’une croissance de 2,5% enregistrée en 2019.

En effet, « compte tenu d’une évolution de 4,9% des impôts et taxes sur produits nets de subventions au lieu d’une baisse de 9% prévu en 2020, le Produit intérieur brut devrait enregistrer une croissance de 4,4% en 2021 après une régression de 5,8% attendue en 2020 », a indiqué le HCP précisant qu’en terme nominal, il devrait enregistrer une progression de 5,6% en 2021 avec une légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB de 1,2% en 2021.

Dans une note d’information, le Haut-commissariat a affirmé que cette croissance devrait être soutenue par la reprise de la demande intérieure contribuant pour 4,8 points à la croissance économique, alors que la contribution de la demande extérieure devrait rester négative avec -0,4 point en amélioration par rapport à -1,4 point en 2020. Quoi qu’il en soi, les perspectives économiques établies supposent la fin de la pandémie de Covid-19 en décembre 2020 et se basent sur un scénario moyen de la production agricole durant la campagne 2020/2021, a expliqué le HCP assurant qu’elles « prennent également en considération les nouvelles tendances de l’environnement international, notamment l’évolution des prix des matières premières et de la demande mondiale adressée au Maroc ».

Selon le Budget économique exploratoire, qui présente une révision de la prévision de la croissance économique nationale en 2020 et les perspectives pour l’année 2021, le secteur primaire devrait connaître une hausse de l’ordre de 9,1% en 2021 au lieu d’une baisse de 5,7% attendue en 2020.  En raison, notamment, de la reprise timide attendue des secteurs des services, du BTP et des industries de transformation, les prévisions du HCP tablent sur des activités non agricoles marquées par « un rythme d’accroissement modéré de l’ordre de 3,6% en 2021 au lieu d’une baisse de 5,3% en 2020. Concernant les activités du secteur secondaire, les prévisions annoncent un léger accroissement de la valeur ajoutée de 4,6% en 2021 contre un repli de 6,9% une année auparavant.

Cette évolution profiterait « du bon comportement des activités minières, des industries chimiques et para-chimiques et agroalimentaires, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure », a expliqué le HCP. Alors que les activités des industries mécaniques, métallurgiques et électriques devraient pâtir des contreperformances persistantes des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique au niveau mondial.De son côté, le secteur du BTP devrait parallèlement connaître une reprise de près de 5,9% en 2021 après une chute de 12% attendue l’année en cours. Une évolution positive que l’on pourra observer au niveau de la branche du bâtiment. S’agissant des prévisions du secteur tertiaire, le Budget économique expiratoire indique qu’il « devrait enregistrer une croissance timide de l’ordre 3,1% en 2021 au lieu d’une baisse de 4,5% en 2020, suite à la reprise très lente et graduelle des activités des services marchands, particulièrement celles du tourisme, du transport et du commerce, tirées par la demande intérieure ».

Dans sa note, le HCP a en outre relevé l’évolution attendue des finances publiques en 2021 et l’augmentation des dépenses publiques, liées aux mesures nécessaires pour la dynamisation et la relance de l’activité économique qui, à son tour, devrait entraîner une amélioration des recettes fiscales.  A en croire le Haut-commissariat, le déficit budgétaire devrait s’établir ainsi autour de 5% du PIB en 2021 au lieu de 7,4% cette année, tandis que le Maroc devrait effectuer une nouvelle sortie sur le marché international pour couvrir ce besoin de financement.

Ainsi, poursuit le HCP de même source, « le taux d’endettement du Trésor devrait rester élevé pour atteindre près de 72,3% du PIB. Tenant compte de la dette garantie, la dette publique globale serait portée à 89,9% du PIB au lieu de 92% attendu en 2020 ».   Enfin, selon les analystes de l’institution publique, « les évolutions associées aux perspectives de l’amélioration attendue des activités économiques en 2021, devraient stimuler les crédits bancaires, et permettraient d’améliorer la masse monétaire de 4,9% au lieu de 1,6% prévue l’année en cours ».

A noter que cette année, le Haut-commissariat a annoncé que le marché du travail devrait connaître des pertes d’emploi qui atteindraient 712 mille postes. Sous l’hypothèse d’une poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité, le HCP estime que « ces pertes devraient porter le taux de chômage au niveau national à près de 14,8%, soit une hausse de 5,6 points par rapport au niveau enregistré en 2019 ». 

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