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Banques et Parlement veulent faire la paix

29 janv. 2020 Aujourdhui le Maroc

Jouahri, Benjelloun et Benchaâboun aujourd’hui chez les parlementaires pour discuter le financement de l’économie

La hache de guerre (et commission d’enquête?) enterrée entre le Parlement et les banques? En tout cas, les deux parties seront main dans la main aujourd’hui à Rabat dans un événement conjoint. A en croire certaines sources, il s’agit notamment de dépasser les malentendus et appréhensions concernant certains dossiers principalement le financement de l’économie. Il faut dire que les organismes de financement étaient il y a quelques jours carrément dans le collimateur des parlementaires au point que certaines voix se sont élevées au sein de l’institution législative pour demander l’organisation d’une mission d’information sur les banques.

Le dossier de l’organisation de cette mission a été déposé au sein du bureau de la Chambre des représentants qui devra s’y prononcer et désigner un président et son équipe. En attendant la suite qui sera donnée à ce dossier, les banques et le Parlement avec ses deux Chambres (représentants et conseillers) veulent déjà occuper le terrain et démarrer les réflexions en organisant aujourd’hui à Rabat un grand séminaire consacré à la question du financement de l’économie nationale. Les deux parties ont mis les petits plats dans les grands pour réussir la manifestation.

Parmi les personnalités devant prendre part à la manifestation, il y a Habib El Malki, président de la Chambre des représentants, Hakim Benchamach, président de la Chambre des conseillers, ainsi que Mohamed Benchaâboun, ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), et Othmane Benjelloun, président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) sont également attendus. Chacune de ces personnalités devra prononcer un mot concernant le sujet phare du jour, le financement de l’économie. Le séminaire doit durer toute la journée et des sources au sein de l’institution parlementaire affirment que les responsables comptent sur l’événement et le débat qui va en découler «pour sortir avec des recommandations applicables sur le terrain dans les meilleurs délais». Il faut préciser que la Chambre des représentants avait annoncé l’organisation du séminaire sur le thème «Le financement de l’économie nationale, vers un développement intégrateur». «L’organisation de cette rencontre intervient sur la base du discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de l’ouverture de l’actuelle année législative, où le Soueverain a appelé le secteur bancaire national à davantage d’engagement et d’implication positive dans le dynamisme du développement de notre pays, en particulier le financement des investissements et l’appui des activités productives et génératrices d’emplois et de revenus», apprend-on auprès des organisateurs.

Et d’ajouter : «Sa Majesté a appelé les banques, en plus du soutien et du financement qu’elles fournissent aux grandes entreprises, à renforcer leur rôle de développement, notamment en simplifiant et en facilitant l’accès aux crédits, en s’ouvrant davantage aux auto-entrepreneurs et en finançant les petites et moyennes entreprises».

La même source précise que «le Bureau de la Chambre des représentants avait décidé lors de sa dernière réunion du 14 janvier 2020 que les plans d’action de la Chambre comprendraient des ateliers et des journées d’étude basés sur les discours royaux, afin de puiser dans le potentiel extrêmement important offert par ces discours, sur les plans économique, social, culturel et environnemental».

Discours royal

Dans le discours prononcé devant les membres des deux Chambres du Parlement à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 10ème législature, SM le Roi Mohammed VI avait évoqué la question du financement de l’économie. «Le Maroc, Dieu soit loué, dispose d’un secteur bancaire alliant robustesse, dynamisme et professionnalisme ; autant d’atouts qui lui permettent de soutenir la résilience et le développement de l’économie nationale. Par ailleurs, le système financier marocain fait l’objet d’un contrôle rigoureux de la part d’institutions nationales indépendantes, hautement qualifiées. Aussi la crédibilité du secteur bancaire, la confiance dont il jouit s’en trouvent, elles, renforcées, à l’échelle nationale comme à l’extérieur.

Son niveau d’évolution lui a permis d’investir dans nombre de pays étrangers, notamment en Afrique. Pourtant, certaines catégories de la population, qui le considèrent comme un organisme ne recherchant qu’un profit immédiat et sans risque, en ont une perception négative», avait indiqué le Souverain. Et de poursuivre : «Aussi exhortons-Nous le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays. Cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus».

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